Entre mât double et mât triple, le choix sur un gerbeur industriel peut sembler purement technique. En réalité, il détermine la capacité du chariot à s’adapter à vos contraintes de hauteur, de circulation et de fréquence d’usage. Trop souvent négligé, ce détail impacte pourtant la productivité, la sécurité et les coûts sur le long terme. Avant de commander un modèle ou de renouveler votre flotte, mieux vaut comprendre ce qui distingue réellement ces deux options. Nous vous proposons ici un éclairage concret pour orienter votre décision selon les réalités de votre site et de vos flux.
À quoi sert un mât sur un gerbeur industriel ?
Le mât est l’élément vertical central d’un gerbeur industriel. Il permet l’élévation et la descente de la charge, en guidant le mouvement du tablier porte-fourche. Sa conception influence directement la hauteur de levée, la stabilité de l’appareil et la visibilité pour l’opérateur.
Un mât se compose généralement de plusieurs éléments coulissants, appelés sections, qui s’emboîtent pour permettre un déploiement progressif. Le mouvement est assuré par un système hydraulique, souvent accompagné de chaînes ou de galets pour guider les sections.
Au-delà de la simple montée/descente, le mât conditionne aussi l’ergonomie d’utilisation : angle de vision, encombrement en hauteur fermée, maniabilité dans des espaces réduits. C’est donc un composant technique majeur, qui mérite d’être choisi avec soin en fonction des contraintes du site et des usages quotidiens.
Mât double et mât triple : définition technique
Le mât double, aussi appelé duplex, est constitué de deux sections emboîtées. Lors de la levée, la section intérieure coulisse dans la section extérieure, permettant une élévation modérée avec une bonne visibilité frontale. Il est particulièrement adapté aux environnements où la hauteur de levée ne dépasse pas 3 à 3,5 mètres.
Le mât triple, ou triplex, intègre trois sections télescopiques. Il permet d’atteindre des hauteurs bien supérieures, souvent jusqu’à 6 mètres voire plus, tout en conservant une hauteur repliée relativement basse. Cela le rend idéal pour les sites combinant faible hauteur de passage (portes, mezzanines) et stockage en hauteur.
D’un point de vue mécanique, le mât triple implique un agencement plus complexe de vérins et de chaînes. Il nécessite également une meilleure gestion du centre de gravité, ce qui peut influencer la stabilité du gerbeur.
Que ce soit pour un gerbeur manuel ou un gerbeur électrique, le choix entre ces deux configurations repose donc sur un arbitrage entre hauteur de levée maximale, encombrement en position basse, et niveau de technicité attendu.
Comparatif rapide entre mât double et mât triple
Critère | Mât double (duplex) | Mât triple (triplex) |
---|---|---|
Nombre de sections | 2 | 3 |
Hauteur de levée maximale | Jusqu’à 3,5 m | Jusqu’à 6 m ou plus |
Visibilité pour l’opérateur | Bonne | Réduite |
Complexité mécanique | Simple | Élevée |
Stabilité | Très bonne | Bonne, à surveiller |
Coût d’achat | Plus faible | Plus élevé |
Maintenance | Peu fréquente, simple | Plus régulière et technique |
Usages types | Stockage modéré | Rayonnages hauts |
Cas d’usage typiques : quel mât pour quel environnement ?
Le choix entre mât double et mât triple dépend fortement du contexte opérationnel. Voici quelques exemples d’adéquation entre type de mât et environnement d’exploitation :
- Entrepôts à hauteur limitée : Dans les bâtiments anciens ou les sites à plafond bas (moins de 4 mètres), le mât double est généralement suffisant. Il offre une bonne visibilité et un encombrement maîtrisé en position haute.
- Zones de stockage standard : Pour des rayonnages classiques en entrepôt logistique (3 à 5 mètres), le mât double reste adapté si les hauteurs de passage le permettent. Il présente l’avantage d’une plus grande simplicité d’entretien.
- Sites avec portes basses ou mezzanines : Le mât triple est souvent indispensable pour combiner passage sous des seuils réduits (2 m à 2,5 m) avec des besoins d’élévation en hauteur.
- Centres urbains ou magasins de détail : Dans des espaces très contraints, où chaque centimètre de hauteur compte, le mât triple s’impose comme la solution la plus souple, malgré sa complexité.
- Stockage intensif en hauteur : Pour les entrepôts automatisés ou les grandes plateformes logistiques, seul le mât triple permet d’atteindre des rayonnages de 5 mètres et plus, sans compromettre la compacité en position basse.
Productivité et sécurité : quels impacts selon le type de mât ?
Le mât double facilite les manœuvres rapides grâce à sa simplicité mécanique et une visibilité dégagée. Il convient bien aux opérations répétitives à hauteur modérée, avec peu de formation requise.
Le mât triple, en revanche, permet un stockage plus dense grâce à sa hauteur déployée, mais il impose davantage de précautions : visibilité réduite, stabilité plus sensible, nécessité d’un pilotage précis. Il requiert souvent une formation spécifique et un suivi technique plus rigoureux.
Coût total de possession : attention aux choix court-termistes
Si le mât double affiche un coût d’achat plus bas, il ne répond pas toujours aux contraintes opérationnelles complexes. À l’inverse, le mât triple représente un investissement initial plus élevé, mais peut s’avérer plus rentable sur le long terme dans les environnements à forte densité de stockage.
Il faut également intégrer les coûts indirects : maintenance, consommation d’énergie, durée de vie des composants, formation des opérateurs. Une mauvaise adéquation entre le type de mât et les usages réels peut engendrer des inefficacités coûteuses.
Pour choisir au mieux son gerbeur, mieux vaut donc raisonner en coût total de possession (TCO) qu’en simple prix d’acquisition.